L’enfance est un moment précieux de nos vies, où
l’innocence prédomine et disparait au fur et à mesure des années. Mon rêve
était d’aller visiter les temples au bord du Nil ; effectivement, étant
plus jeune, j’ai dérobé certains livres à certaines bibliothèques différentes,
qui traitaient de l’Egypte et ses pharaons. C’est le temple d’Abu Simbel qui
m’a donné envie de visiter ce pays, de part son histoire, un mélange de
dextérité de l’Egypte ancienne et d’efforts internationaux collectifs récents
pour le sauver de l’inondation.
15%, c’est le taux de tourisme actuel à Luxor et
Aswan depuis 2011. Afin d’atteindre notre bateau, il nous fallait traverser 7
autres carcasses de bateaux de croisières, où les photos de leur glorieux passé
tapissées les murs, un peu comme dans le film de Shinning, mais cette fois ci,
avec des gens déguisés en costumes Egyptiens : ces bateaux étaient pour
tous les gouts, du cacaille Russe, au couleur de pierre Allemand, en passant
par la décoration en bois, avec un escalier en spiral qui vous emmène à leur
mosaique qui recouvre le plafond. Ce pourcentage explique aussi le désespoir
des vendeurs aux portes des temples, et malgré leur ténacité à vendre qui se
révèle irritable, c’est la compassion et la tristesse qui prennent le dessus.
Notre voyage commence au temple de Karnak et de
Luxor, tous deux encerclés par la ville de thèbes, que l’on appelle aujourd’hui
Luxor. A quelques pas de là, se situe la majestueuse vallée des Rois ainsi que
le temple de Hatshepsut, qui repose de l’autre côté de la paroi rocheuse.
Le temple Habu est le dernier point fort de
Luxor et pas des moindres. Ses couleurs vibrantes et ses pilliers, autrefois
peuplés de fermiers et travailleurs qui venaient y faire des offrandes aux
Dieux, résonnent aujourd’hui au bruit de piaillements des oiseaux qui y
résident.
Après avoir vu des hiéroglyphes oblitérés et recouverts par des
représentations d’apôtres Chrétiens, le polythéisme m’a fait réfléchir. Le pape
Francis a dit récemment que : ‘quand l’homme a perdu son orientation
fondamentale qui unifie son existence, il se fit à la multiplicité de ses désirs
en refusant d’attendre ; sa vie se désintègre dans une myriade de
croyances qui ne sont en aucune façon connectées’.
Je suis complètement contre son idée, étant donné les ravages causés par
les religions monothéistes autour du monde et depuis la nuit des temps. Les
Dieux Egyptiens représentaient un aspect de la nature et des animaux, ainsi que
leur puissance et rôles dans nos vies ; cela semble plus ouvert d’esprit,
plus relié à la nature qu’un seul dieu omniscient. A l’époque, les
fermiers et travailleurs savaient qu’ils n’iraient pas au Paradis, et faisaient
leurs vies sans se soucier de la vengeance du Seigneur ! Les seuls qui
pouvaient prétendre aux cieux étaient les pharaons, s’ils pouvaient passer les
épreuves d’Atun et de la balance sacrée.
Le prochain arrêt est à Edfu, pour y visiter son
temple dédié au dieu Horus, mais aussi le temple Kom Ombo qui vénère le Dieu
crocodile. Il y aura aussi une visite de l’île de Philae, et une balade en
fellucca, le bateau traditionnel Egyptien.
Une autre sensation ressentie c’est la
palpitation profonde de visiter la vallée des Rois et la façon dont ce
sentiment est complètement anéanti par le panneau « aucune photo
autorisée » situé à l’entrée. En effet, personne n’est autorisé à prendre
des photos ou videos, puisque certains visiteurs, dépravés de bon sens, ont
utilisé leur flash à outrance et endommagé à jamais les couleurs des
hiéroglyphes. De la même façon, chaque temple reflète cette débilité, cette
intention pathétique de laisser une trace de son passage en ces lieux, en gravant
son nom dans la jambe d’une statue ou d’un pilier.
La tombe de Tutankhamun et son sarcophage sont
l’une des nombreuses tombes de la vallée et c’est l’endroit qui m’a fait
ressentir le plus d’émotions, du fait de son destin tragique à l’âge de 18 ans,
après avoir régné sur l’Egypte pendant 9 ans.
Le dernier arrêt de ce voyage se trouve à Abu Simbel, un trajet de 3 heures, pour un endroit unique en son genre. En effet, à 280km d’Aswan, la route ensablée et assez répétitive est souvent animée par la présence des militaires et hommes armées qui la protègent. Le voyage se fait en convoi de voyage, escorté par la police, jusqu’au temple érigé sous les ordres de Ramses deux.
Ce n’est pas toujours simple d’expliquer à nos
familles ou amis que nous vivons en Egypte. Certains jours, en se réveillant au
bruit de feu d’artifice, on se méprend, craignant qu’il ne s’agisse d’une
nouvelle révolution. Cependant, en navigant le long du Nil et en ayant la
chance d’observer des endroits exceptionnels, on réalise que cette décision
d’être venue ici a permis à mes trois piliers de pouvoir voir ces endroits qui
font rêver tant de monde, et c’est avec une forme de fierté et satisfaction
personnelle que nous rentrons chez nous, au Caire.
No comments:
Post a Comment