Wednesday 9 September 2015

V.P.V

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Un des problèmes lorsque l’on déménage souvent, c’est le déménagement en soi. L’idée de devoir refaire une valise et changer d’horizon est tout simplement impensable!

Si on catégorisait les voyageurs, on obtiendrait environ trois categories:
  • ·      Les plus impressionnants sont ceux qui paient; ils sont intelligents, disciplinés et ont plus de moyens – ceux-ci paient d’autres personnes à emballer et transporter leurs affaires du point A au point B.
  • ·      Une autre espèce de voyageurs, c’est celui qui voyage par containers. Encore une fois, intelligents et organisés, ils utilisent l’argent fourni par leur prochaine école/entreprise et déplacent leurs possessions par air/mer, qui leur seront rendues une fois sur place.
  • ·      La famille nomade que nous sommes devenus, elle, Voyage Par Valises (la VPV). Victime d’une injustice onéreuse lors de notre premier déménagement au pays d’Atatürk, quand les douanes avaient détenu nos containers pendant plusieurs semaines et que nous les avions récupérés en payant des frais faramineux, nous avons décidé de voyager par valises!


Cela explique donc le fait que ce couple fou et leur deux jeunes enfants, sont arrivés derrière neuf valises il y a un peu plus de trois semaines àTunis.


La question étant: est-ce que ce que l’on possède nous définit vraiment?
D’une certaine façon, nos possessions reflètent un peu de notre personnalité. La façon dont on organise ses meubles, on les remplit de “choses”, avec une valeur sentimentale, une forme de trophée, ou juste dans le but de décorer. Et bien sur, il y a notre société.

Aujourd’hui, nous sommes encouragés dans les rues, sur les routes, sur internet, les réseaux sociaux et j’en passe et des meilleurs, à acheter/consommer.
Il y a un nombre infini de messages à la fois narcissiques et subliminaux pour nous convaincre que nous avons besoin de plus, que cette nouvelle chose va nous rendre plus beau, meilleur, plus complet, plus fort… Non seulement parce qu’on en a besoin, mais aussi parce qu’on le mérite, on le vaut bien!


Je me rappelle toujours de cette présentation sur TEDtalk.com, où le présentateur partage un test qu’il a fait à des personnes banales. En leur proposant un jeu de monopoly, il avait volontairement avantagé certains joueurs, sélectionnés au hazard et qui ignoraient avoir été avantagés. Cependant, après une demie-heure, à force de gagner, les joueurs qui avaient bénéficié de cet avantage et qui étaient en train de gagner, avaient changé d’attitude. Ils devenaient plus dominants, leurs commentaires face à leur adversaire (perdant) devenaient impolis et rabaissants. Leur corps et attitude avaient changé, ils se sentaient puissants, riches et supérieurs.


Evidemment, il s’agit d’un cliché, and heureusement, il y a plusieurs personnes aisées qui montrent une grande générosité et de l’empathie envers les autres.

Il y a quelques années de cela, j’aurais volontairement collectionné des milliers de vêtements, ou autres “choses”, ainsi que des souvenirs de toutes sortes. Mais depuis notre vie errante et à l’aube de notre depart du Caire, nous réalisions que ce style de vie nous a changé pour le mieux.

Un des points positifs de cette region, en passant par la Turquie, l’Egypte et maintenant la Tunisie, c’est qu’elle vous changera en bien. Vous y verrez, de vos propres yeux (Et non à travers un écran) des gens qui vivent avec un dixième de ce que vous possédez et qui, malgré cela, arrivent à vivre. Que ce soit dans l’Est de la Turquie ou dans les petits bidonvilles Cairotes ou Tunisiens, les gens vivent sans tout cet attirail.

Ces six dernières années, nous n’avons pas jeté un jouet ou un vêtement, à moins qu’il ne soit complètement irrécupérable. Chaque fois que nos affaires, ou celles de nos enfants, sont devenues inutiles à nos vies, nous les avons données à des gens qui en bénéficieraient.

Il est prouvé que moins on possède, et plus on est capable d’empathie, et après avoir vu une générosité sans limites de la part de gens qui vivent de presque rien, nous avons commencé à arrêter de ne pas nous soucier des autres.
Il est devenu impossible de passer à côté de quelqu’un, allongé sur le sol dans la rue; il est devenu inimaginable de voir quotidiennement un garde travailleur de nuit, pendant l’hiver Egyptien, sans lui apporter un café, des sandwich et ou de la soupe.
Lorsqu’il a fallu fermer nos neuf valises, nous avons expliqué à nos enfants que certains de leurs jouets devaient être donnés à d’autres, qui n’ont pas la même chance qu’eux, et ils l’ont bien compris.

Dans un monde où les gens envoient leurs enfants et leurs femmes sur des bateaux gonflables pour échapper à une guerre qu’ils n’ont pas choisie, c’est nécessaire que l’on aille tous puiser à la source du puit de notre générosité, peu importe sa profondeur, et que vous réalisions à quel point nous avons eu de la chance d’être né dans une partie du monde plus favorisée et que nos “problèmes” ne sont pas vraiment des problèmes.

Même si nous sommes encouragés à ne pas se soucier de notre prochain et que l’on veut nous convaincre que nos vies ne sont pas complètes, ne faudrait-il pas sortir de notre microcosme et faire preuve d’empathie et d’humanité envers ceux qui n’ont vraiment rien.
Beaucoup d’entre nous le font déjà, parce qu’en partageant et faisant un don, on se rappelle de la chance que nous, nos familles et enfants, avons au quotidien.



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